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Repenser le bonheur en entreprise

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Thibaut Bardon, professeur à Audencia et co-titulaire de la chaire Innovations Managériales, avertit des risques à vouloir confier le bonheur des individus aux entreprises. Les chief happiness officers et after work pourraient être une façade qui vient cacher les vrais problèmes.

Quand le bonheur est source d’exclusion…

Depuis une dizaine d’années, le bien-être des salariés est au cœur des préoccupations. Pour renforcer le bonheur, les entreprises ont mis en place des baby-foot, des apéros, sorties team building, et ont engagé des responsables du bien-être. Les initiatives sont souvent socialisantes, le risque est qu’elles soient aussi excluantes vis-à-vis de ceux qui ne veulent pas entrer dans ce fonctionnement. Thibault Bardon explique que ceux qui ne souhaitent pas participer aux activités de groupe pourront être identifiés comme moins engagés, alors qu’ils sont peut-être tout à fait performants dans leur travail. C’est comme si s’ajoutait un contrat affectif, ou moral, qui demande aux salariés en plus de bien faire leur travail, d’adhérer totalement à la culture d’entreprise. .

Une vision du bonheur normée

Ces initiatives n’alimentent-elles pas alors une vision trop normée du bonheur ?  Pour Thibaut Bardon : « Quand on regarde les études qui s’intéressent au sujet, elles prennent en compte des critères subjectifs et simplificateurs. Il y a deux cas de figure : les études qui mesurent la satisfaction des salariés vis-à-vis d’éléments concrets – comme le salaire ou les collègues – ou par l’affect – aimez-vous ou non votre entreprise. C’est biaisé : on impose une certaine définition du bonheur, individualiste et utilitariste. Or le bonheur peut passer par la contribution au collectif, ou le sentiment de justice sociale par exemple. Ces indices de mesure ne témoignent pas du bonheur du salarié, mais de sa capacité à s’accommoder au monde du travail tel qu’il est aujourd’hui : individualiste. ». 

Revenir aux questions essentielles

Est-ce le rôle des entreprises de s’occuper du bonheur des salariés ? Le bonheur n’est-il une question trop importante et trop personnelle pour que l’individu en confie la responsabilité à son entreprise ?  Pour Thibaut Bardon « À mon sens, il y a des questions plus essentielles : donner des conditions de travail satisfaisantes, proposer des rémunérations adaptées, s’assurer que les pratiques de management soient humaines. ». Chaque entreprise a un contexte particulier, il n’y a pas de recette du bonheur pré-fabriquée.  « Impacts sociaux, dérives… Je pense qu’il faut alerter sur les risques des visions idéologiques et engager des démarches de co-construction pour favoriser des thématiques. Conditions de travail, pratiques de management, rémunération, relations individuelles… C’est comme ça que l’on identifie ce qui peut être amélioré. »

Source

https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/nouvelles-gouvernances/critique-bonheur-travail-thibaut-bardon/

 

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  1. Le bonheur d’être soi - Citation bonheur - […] de sa difficulté à oser être soi-même, c’est pourquoi il a intitulé son ouvrage “Le bonheur d’être […]

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