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Le bonheur, une injonction du XXIème siècle ?

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Thérapies du bonheur, méthodes d’épanouissement, livres de développement personnel, etc. le bonheur se transformerait-il en industrie? D’où vient cette injonction à être heureux à tout prix et a-t-on encore le droit d’être malheureux ?

Quand bonheur égal malheur

Aristote déjà, dans sa célèbre Éthique à Nicomaque, définissait le bonheur comme la finalité de nos actions : il est la seule chose que l’on recherche pour elle-même. “La différence majeure entre l’Antiquité et la société actuelle, c’est que cette quête du bonheur est aujourd’hui trop souvent associée à la notion de plaisirs ou d’accumulation de plaisirs ce que les philosophes d’antan critiquaient déjà”, remarque ainsi Emma Scali, thérapeute en psychothérapie individuelle à Paris. Aujourd’hui il est très mal vu d’être vu d’être malheureux!. Les économistes Carl Cedeström et André Spicer dans leur essai «Le syndrome du bien-être» (Ed. Payot) expliquent «Le revers de la médaille est que celui-ci doit dorénavant se sentir coupable chaque fois qu’un problème survient dans sa vie: rupture amoureuse, perte d’emploi ou maladie grave. Accéder au bonheur relèverait donc d’un choix: le nôtre, et, par extension, engagerait notre responsabilité. Par ce qu’elle comporte de déplaisant, une telle prise de conscience ne peut que faire naître un sentiment d‘intense anxiété chez l’individu.». Le problème que pose cette surexposition au bonheur est la création de frustration, et l’encouragement à porter un masque pour ne pas laisser paraître les émotions négatives. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs une parfaite vitrine d’exposition de son bonheur et de sa réussite aux yeux du monde, en prenant évidemment soin de cacher tous les travers de la vie réelle.  “A force de ne montrer que ce qui va bien, on réfrène ses peurs, sa colère ou sa tristesse et on les musèle”, explique la psychologue clinicienne parisienne. “Si on n’accueille pas sa propre souffrance, on est forcément rattrapé un jour ou l’autre et sur le long terme, cela peut créer des névroses”, explique-t-elle.

La joie plutôt que le bonheur

Pour le philosophe Alexandre Jollien “Le défi consiste à trouver un peu de paix et de joie au coeur d’un monde secoué par l’injustice et la violence, au sein d’un quotidien dans lequel, quoi que l’on fasse, il y a toujours quelque chose qui grince. “

“Ravaler le bonheur à un produit commercial, à un bien-être dans son coin, c’est assurément oublier la dimension sociale, solidaire du bonheur et de la joie. Si nous vivons en société, si nous nous mettons en couple, si nous fondons une famille, c’est bien parce que nous croyons que c’est ensemble que peut se bâtir la vraie joie. Dès lors, nous pouvons considérer chaque être humain comme un coéquipier qui avance avec nous vers la vraie joie.  Le bonheur est une question par trop essentielle, vitale pour être réduit à n’être qu’une denrée, une propagande fructueuse. Il répond à un besoin, à une aspiration profonde et sacrée, et le défi est de l’entendre, de s’y atteler corps et âme, sans vendre des illusions.”

Sources https://www.marieclaire.fr/ https://www.lexpress.fr/

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