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L’économie du bonheur

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Professeur à l’université Paris-Sorbonne et à l’École d’économie de Paris, Claudia Senik est « la » spécialiste française d’une discipline née dans les années 1970 aux Pays-Bas : l’économie du bonheur.

Une nouvelle discipline  

Alors que l’économie traditionnelle analyse le comportement des acteurs sur le marché, l’économie du bonheur s’intéresse au bien-être qu’ils disent subjectivement éprouver.  Du quantitatif et les chiffres pour rendre compte de la réalité, associés à la volonté affichée d’être heureux : voilà la naissance de l’économie du bonheur. En se fondant sur des enquêtes, ces économistes d’un nouveau genre tentent de répondre à des questions telles que: la croissance rend-elle les citoyens plus heureux ? Sont-ils satisfaits de leur emploi, rémunération, relations sociales ? Claudia Senik explique « La recherche sur l’économie du bonheur n’est pas une science exacte : nous travaillons sur des enquêtes basées sur le déclaratif. Ce sont des données mouvantes comme de la glaise, difficiles à interpréter, mais très sensibles à la réalité sociale, le taux de chômage par exemple. » L’économie du bonheur ne prétend pas expliquer 100% des différences de bonheur entre les gens, seulement environ 10%.

 

La croissance bénéfique au bonheur ?

Claudia Senik défend les « bienfaits de la croissance en tant que perspective d’avenir ». Si on peut considérer que l’augmentation du bien-être matériel lasse, c’est la même chose pour tout nouveau bonheur, et ce n’est donc pas un véritable argument contre la croissance économique selon elle. « Tout d’abord, quand, par le biais des statistiques, on prend la photo d’un pays ou d’une époque, un revenu plus élevé est toujours et partout associé à un niveau de bonheur plus élevé. Le niveau de bonheur moyen d’un pays augmente avec le revenu par habitant, même si ce n’est pas de manière linéaire : quand on sort de la pauvreté, le bonheur croît très vite ; ensuite, la progression se ralentit. ». Le bonheur moyen n’augmente pas avec la croissance sur le long terme, on voit, cependant au fur et à mesure que les pays se développent, que le bonheur entre habitants s’homogénéise. Ce phénomène s’explique notamment par l’extension de la sphère des biens publics classiques, telle la protection sociale et les infrastructures, mais aussi des libertés et droits individuels, du pluralisme politique, de l’égalité hommes-femmes… Mais il faut tenir compte d’autres facteurs, c’est ce que nous montrent les Etats-Unis où la tendance à l’homogénéisation du bonheur s’est inversée depuis l’explosion des inégalités de revenus à la fin des années 90.  Les difficultés économiques engendrent une baisse du niveau de bonheur déclaré : récessions, chômage, inflation, instabilité de l’activité sont autant de facteurs de malheur. Pour Claudia Senik, le réel avantage d’une période de croissance est de permettre aux individus de prévoir leur progression future. Comme si la promesse d’un futur radieux nous permettait de projeter de futures actions nourries par nos aspirations profondes, ayant un impact sur notre bonheur dans le moment présent.

Sources: https://2minbooks.fr/books/ https://blogs.alternatives-economiques.fr/ www.liberation.fr/ www.lemonde.fr/

 

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